[Publié dans Actu.nc, 14/12/2023]
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu effectuait cette semaine une tournée de l’Indopacifique visant à appuyer la place de la France dans la région. Escale d’importance : La Nouvelle-Calédonie.
Les ministres de la Défense rassemblés en Nouvelle-Calédonie
En effet, le Forum des ministres de la Défense du Pacifique Sud se tenait cette année à Nouméa, et rassemblait ses homologues australiens, néo-zélandais, fidjiens, papouan, tongiens et chiliens.
Ce rassemblement vise à renforcer la coopération dans la région alors que le Président français et le Premier ministre australien avaient tous deux fait part de leur intérêt pour une « Académie du Pacifique » visant des formations communes et des exercices militaires conjoins.
Aujourd’hui, l’armée française déploie 1 600 militaires en Nouvelle-Calédonie et 1 200 en Polynésie française. Et le ministère des Armées prévoit environ 13 milliards d’euros d’ici à 2030 afin de renforcer les « forces de souveraineté » en outre-mer, notamment dans le Pacifique.
Une offensive diplomatique
En parallèle de cette stratégie militaire, la France adopte une stratégie diplomatique. Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, était au même moment en visite officielle en Australie.
Avec son homologue australienne Penny Wong, plusieurs annonces notamment dans le domaine de la Défense ont été faites. La France va par exemple autoriser l’Australie à utiliser ses installations militaires dans le Pacifique. La feuille de route bilatérale dévoilée dans un communiqué conjoint mentionne un « accès réciproque » à ce type d’installations. Selon les autorités australiennes, cela « facilitera une présence australienne plus soutenue dans des régions prioritaires » de la zone Indo-Pacifique.
Concrètement, cela veut-il dire que des navires australiens pourront être présent à Nouméa ? Ou des navires français à Brisbane ? Le communiqué présente pour le moment l’idée d’activités militaires communes (tels des exercices militaires communs dans le Pacifique), ainsi qu’une augmentation du partage d’information.
En attendant des éléments plus concrets, ces annonces soulignent que les deux pays s’appuient sur des alliances traditionnelles pour renforcer leurs influences dans le Pacifique. Et cela malgré des désaccords passés, notamment en 2021 lorsque l’Australie a préféré les États-Unis et le Royaume-Uni pour développer son programme de sous-marins, au détriment de la France.
Plusieurs ambitions pour la région
Pour la ministre australienne des Affaires étrangères, ce partenariat entre les deux pays permet aussi de « répondre plus efficacement aux besoins et priorités de nos partenaires du Pacifique », particulièrement à travers l’aide humanitaire.
Les deux pays comptent aussi renforcer la recherche conjointe pour la transition énergétique. Avec des partenariats universitaires notamment.
Globalement, ces annonces soulignent que l’Australie et la France cherche à développer leurs présences dans le Pacifique, notamment face à l’influence grandissante de la Chine. Cela passe par une plus grande coopération, qui cherche à inclure d’autres États du Pacifique Sud en invitant leurs représentants à Nouméa.
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