[Article publié dans Actu.nc n.497]
La plupart des iles du Pacifique accélèrent leurs transitions énergétiques au cours de cette décennie. La Nouvelle-Calédonie a pour sa part un objectif de 70% de renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030. Si certaines nations du Pacifique visent 100%, ces territoires partent d’un mix très carboné et empruntent différents chemins pour atteindre leurs objectifs.
Le contexte calédonien
L’archipel calédonien est actuellement sur un rapport 75/25 entre le non-renouvelable et le renouvelable dans sa production électrique. La Calédonie se repose largement sur les énergies fossiles. Le charbon représente 40% du mix électrique néo-calédonien qui inclut la consommation des ménages, entreprises, industries et administrations publiques.
Devant cet état de fait, le gouvernement de l’archipel souhaite faire évoluer la part du renouvelable : de 26% en 2022 à environ 70% en 2030. Le double-objectif est de baisser les émissions produites dans l’archipel et réduire la dépendance aux importations. Le gouvernement a présenté un plan progressif pour s’approcher de ce chiffre.
La distribution publique (ménages et entreprises) sera la première concernée avec un objectif de 100% renouvelable dans la décennie. Comme d’autres iles du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie mise notamment sur le solaire, ressource naturelle abondante.
Le gouvernement vise aussi une augmentation de la part du renouvelable dans les industries minières et métallurgiques. D’ici 2030, 50% de la production énergétique visant à faire fonctionner la métallurgie sera issue des renouvelables. Par ailleurs, plus de 18 000 véhicules électriques seront mis en circulation d’ici la fin de la décennie dans l’optique de réduire de 15% les émissions du secteur des transports.
Une tendance observée à travers les iles du Pacifique.
En dehors de l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les pays du Pacifique Sud sont dépendants à 72% du pétrole importé pour leurs besoins en électricité. Concomitamment à la Nouvelle-Calédonie, on observe une volonté de réduire cette dépendance aux importations.
Ainsi, un mouvement similaire peut être observé dans les archipels du Pacific-Sud. L’objectif est de réduire les rejets d’émissions polluantes en mettant à profit leurs accès aux énergies renouvelables, notamment solaire. Il s’agit aussi de réduire une certaine dépendance aux importations. Dans la région, les importations de combustibles coutent entre 5 et 15% du PIB des iles du Pacifique. Un réel cout économique.
Ce mouvement amorcé depuis les années 2010 comprend un ensemble de mesures visant à faire évoluer le rapport renouvelable/non-renouvelable en faveur du premier. Le rapport 2022 de la Commission Économique et Social pour l’Asie et le Pacifique nous indique par exemple que les Samoa ont suspendu en 2017 toutes les taxes à l’import concernant les matériaux nécessaires pour les projets renouvelables. La Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Fiji et le Vanuatu ont aussi mis en place des mesures pour faciliter le commerce de matériaux stratégiques pour la transition énergétique.
Tous ces pays comptent bien voir leur leurs mix électriques se diriger vers une majorité de renouvelables d’ici 2030. Notamment grâce au photovoltaïque. En ce sens, la Nouvelle-Calédonie suit une trajectoire similaire à ses voisins. L’objectif de 70% restant légèrement inférieur comparé à ses voisins.
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